Message de la Directrice générale

Le CERN a été créé en 1954 afin de servir de pôle de référence pour la recherche en physique fondamentale en Europe, de mettre à disposition des installations que les pays ne pourraient posséder individuellement, et de favoriser la coopération entre États européens grâce à la science. Aujourd’hui, le Laboratoire dispose d’un ensemble remarquable d’infrastructures de recherche destinées à une communauté scientifique internationale, ce qui en fait un modèle de collaboration mondiale. Le CERN aspire en outre à devenir un modèle de recherche durable et respectueuse de l’environnement et à faire en sorte que ses technologies aident la société à préserver la planète.

Ces dernières années, la sensibilisation aux questions climatiques et environnementales s’est considérablement accrue. Si le CERN a toujours pris au sérieux sa mission en matière de protection de l’environnement, il multiplie aujourd’hui les efforts pour parvenir à ses objectifs en réduisant le plus possible son impact environnemental et en apportant une contribution maximale à la société. Cette approche s’applique aussi bien aux installations existantes qu’aux installations futures.

En 2020, la communauté européenne de la physique des particules a publié une mise à jour de la stratégie européenne pour la physique des particules et recommandé que le CERN réalise une étude sur la faisabilité d’un Futur collisionneur circulaire (FCC). Elle a également recommandé qu’un « plan détaillé visant à limiter le plus possible l’impact environnemental et à économiser et réutiliser l’énergie [fasse] partie du processus d’approbation de tout projet important ». En d’autres termes, la durabilité sous-tendra tous les projets futurs au CERN.

Ainsi, l’équipe chargée de l’étude de faisabilité du FCC examine de près l’impact environnemental de ce collisionneur, en étudiant des aspects allant de la protection de la biodiversité à l’utilisation des matériaux excavés, en passant par la mise au point de technologies plus économes en énergie et le déploiement de solutions reposant sur les énergies renouvelables. Les développements dans ce domaine seront abordés dans les futurs rapports.

À l’heure actuelle, le changement climatique et la protection de l’environnement font partie des plus grands défis auxquels l’humanité est confrontée. Il est de notre responsabilité à tous de limiter l’impact de l’activité humaine. Nous ne pouvons continuer de vivre comme avant, et le CERN cherche activement à repousser les frontières de la connaissance tout en limitant le plus possible l’empreinte environnementale de ses installations et en contribuant à l’élaboration de solutions.

Fabiola Gianotti, Directrice générale

Message du chef de l’unité Santé et sécurité au travail et protection de l’environnement

Le troisième rapport du CERN sur l’environnement porte sur les années 2021 et 2022, marquées par la poursuite de la pandémie de COVID-19 et l’éclatement de la guerre en Europe, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie. Ces deux situations ont eu une incidence sur les informations contenues dans ce rapport. La pandémie a poussé le CERN à changer son mode de fonctionnement. Bien que le Laboratoire ait retrouvé l’ambiance qui le caractérisait, avec le retour de son personnel sur place, beaucoup de personnes profitent des nouvelles modalités de télétravail et les trajets quotidiens ont sensiblement diminué. Ce changement est clairement visible dans nos statistiques relatives aux déplacements et dans les données environnementales qui s’y rapportent. L’invasion russe, quant à elle, a contribué à la volatilité des marchés de l’énergie. Sur ce plan, le CERN a mis en œuvre des mesures d’économie d’énergie supplémentaires en signe de responsabilité sociale.

Pendant une grande partie de la période concernée par ce rapport, le complexe d’accélérateurs du CERN était à l’arrêt pour permettre des travaux de maintenance et d’amélioration. L’empreinte environnementale du CERN pendant un long arrêt est bien différente de son empreinte en période d’exploitation des accélérateurs. Par exemple, notre consommation d’énergie et d’eau est plus basse, mais notre activité de traitement des déchets est accrue, car nous remplaçons les équipements usés ou obsolètes.

Malgré les difficultés liées à la pandémie, les objectifs du long arrêt ont tous été atteints, et les accélérateurs ont progressivement été remis en fonctionnement en 2021 et 2022, jusqu’au redémarrage du Grand collisionneur de hadrons (LHC), en juillet 2022. Les travaux menés pendant le long arrêt visaient à améliorer la performance des accélérateurs et des détecteurs, ainsi que leurs caractéristiques environnementales. Le complexe d’accélérateurs est aujourd’hui plus efficient et produit plus de données par unité d’énergie consommée. Les expériences ont consacré d’importants moyens à la réparation des fuites dans leurs systèmes de gaz et travaillé au remplacement des gaz actuels par d’autres, plus respectueux de l’environnement.

Le présent rapport aborde également le programme Innovation en matière d’applications environnementales du CERN (CIPEA), lancé en mars 2022, qui finance ses huit premiers projets. Par ailleurs, nous incluons pour la première fois des données sur les émissions de gaz à effet de serre de champ 3 liées aux achats. Depuis notre premier rapport sur l’environnement, nous avons beaucoup appris sur notre empreinte écologique, mis en œuvre des mécanismes pour mieux la comprendre et la maîtriser, et intensifié nos efforts pour identifier et mettre au point des technologies découlant de nos recherches susceptibles d’être bénéfiques pour l’environnement. S’il reste encore beaucoup à faire, nous avons accompli des progrès considérables que je vous invite à découvrir dans ce rapport.

Benoît Delille, chef de l’unité Santé et sécurité au travail et protection de l’environnement

La période concernée par ce rapport a été marquée par la fin du deuxième long arrêt et le redémarrage du complexe d’accélérateurs (troisième période d’exploitation), avec l’objectif d’atteindre une énergie de collision de 13,6 TeV au Grand collisionneur de hadrons (LHC). Dans certains domaines, les indicateurs environnementaux peuvent différer fortement selon que le complexe est en exploitation ou à l’arrêt ; c’est pourquoi, dans certains cas, sont donnés les indicateurs des deux années. Les indicateurs de 2022 sont mis en évidence pour les domaines où des objectifs prioritaires ont été définis (énergie, émissions, eau et effluents).

Explorez le rapport en ligne ou téléchargez-le au format PDF.

Les questions relatives au présent rapport peuvent être adressées à : environment.report@cern.ch.