Depuis le redémarrage du complexe d’accélérateur en 2022, le niveau de bruit reste dans les limites des niveaux de référence de 2018 grâce à une approche de modélisation du bruit robuste et efficace et à des systèmes locaux de contrôle permanent.
GÉRER L’EMPREINTE SONORE DU CERN
La région d’accueil du CERN ne cesse d’évoluer, avec la construction d’habitations de plus en plus près de ses installations. Le Laboratoire surveille le bruit à ses abords et sur ses différents sites, et agit pour le réduire lorsque ses accélérateurs sont en exploitation, notamment grâce à des barrières antibruit et des silencieux.
La plupart des installations de surface du CERN se trouvent en France. En 2019, en accord avec les autorités des États hôtes, le Laboratoire a établi une politique de réduction du bruit assortie d’une stratégie de mise en œuvre, qui s’est avérée efficace et est réexaminée régulièrement.
Le CERN s’engage à ce que, à ses abords, son empreinte sonore ne dépasse pas de plus de 3 dBA les niveaux de référence, établis sur la base des mesures effectuées en 2018 lorsque tous ses accélérateurs étaient en exploitation (année d’exploitation de référence). Il effectue chaque année des mesures en 70 points, de jour comme de nuit, afin de vérifier que les niveaux de bruit respectent les limites fixées. Les niveaux sonores moyens mesurés aux abords du CERN sont typiquement de l’ordre de 50 dBA le jour et de 45 dBA la nuit.
Le redémarrage du complexe d’accélérateurs en 2022 a engendré une augmentation des niveaux sonores, liée notamment aux systèmes de ventilation et de refroidissement et aux transformateurs électriques, qui étaient à l’arrêt pendant le LS2. Pendant la période concernée par ce rapport, trois réclamations ont été reçues et rapidement traitées avec les parties concernées.
Le CERN coopère avec ses communes d’implantation en leur fournissant les résultats des campagnes annuelles de contrôle du bruit menées à ses abords. Il est également en lien avec les autorités locales pour ce qui est des projets de nouvelles zones résidentielles, et leur rend compte du traitement des réclamations liées au bruit. En outre, pour tout nouveau projet d’ampleur, le CERN procède systématiquement à une évaluation de l’impact sonore afin de compléter la demande de permis de construire déposée auprès des autorités locales (voir Pour aller plus loin).
CARACTÉRISATION, MODÉLISATION ET SURVEILLANCE DU BRUIT
Fin 2021, le CERN a mis en œuvre un système de surveillance en temps réel du bruit au point 2 du LHC et au point 4 du SPS. Associé aux outils de visualisation des données d’exploitation du CERN qui superposent des données acoustiques à des graphiques d’activité, ce système aide à déterminer les principales sources de bruit. Par exemple, il a permis de repérer rapidement un compresseur défectueux sur une unité de refroidissement. Les données sont contrôlées chaque jour et des alarmes sont configurées pour déclencher une intervention rapide en cas de bruit excessif.
En 2022, les sources sonores de 130 équipements existants aux points 2 et 4 du LHC ont été caractérisées, ce qui a permis la création de modèles sonores en 3D. Ces modèles permettront de déterminer plus facilement la contribution de chaque source sonore et pourront conduire à d’autres mesures de contrôle du bruit pour les sources les plus importantes.
POUR ALLER PLUS LOIN
Roberto Bozzi est ingénieur et responsable de la section Projets du groupe Refroidissement et ventilation.
— Pouvez-vous présenter le projet SF58 et expliquer pourquoi la gestion du bruit a été un facteur déterminant dans ce contexte ?
RB : À l’ère du HL-LHC et au-delà, les besoins en traitement de données de l’expérience CMS vont augmenter et nécessiter un centre de données plus performant. L’objectif du projet SF58 est de construire de nouvelles tours de refroidissement pour ce futur centre de données. En 2021, avec l’aide des experts acousticiens du CERN, nous avons réalisé une analyse complète de l’impact sonore du projet. Pour cela, nous avons utilisé un modèle 3D du site, ainsi que des rapports d’études acoustiques menées depuis 2016. Les données recueillies nous ont permis de choisir les tours de refroidissement ayant la meilleure performance acoustique et d’inclure cette information dans notre demande de permis de construire. Les résultats de notre analyse ont ensuite été confirmés par un consultant qui a mené une étude acoustique indépendante.
— Pourquoi s’agit-il d’une étape importante en matière de gestion du bruit ?
RB : L’étude acoustique a joué un rôle essentiel, car elle a permis de confirmer que nous avions fait le bon choix pour respecter la politique de gestion du bruit du CERN. Elle nous a également aidés à élaborer une liste de points-clés à prendre en compte pour optimiser la gestion du bruit dans nos installations et a créé un précédent concernant la prise en compte de la gestion du bruit dans les futurs projets.
Encore plus
Les questions relatives au présent rapport peuvent être adressées à : environment.report@cern.ch.