Les activités scientifiques du CERN génèrent la plupart des déchets du Laboratoire. Une moindre quantité est produite par d’autres activités.


TYPES DE DÉCHETS CONVENTIONELS

Les déchets conventionnels non dangereux du CERN sont constitués de déchets industriels, de matériel électrique et électronique (soumis à contrôle selon la réglementation suisse OMoD), d’aluminium et d’autres métaux, de verre et de PET, de papier et de carton, de déchets biodégradables, de capsules de café et de déchets ménagers.

Les déchets dangereux du CERN comprennent des produits chimiques et leurs contenants, des batteries, des cartouches d’encre, des ampoules et tout équipement ou matériau contaminé par des substances dangereuses. En 2020, ces derniers incluaient des équipements de protection individuels, tels que les masques utilisés contre la transmission du COVID-19.

Ce rapport ne tient pas compte des équipements en fin de vie repris ou renvoyés au fournisseur, ni des déchets générés par les entreprises contractantes. Dans le cadre d’une amélioration annoncée dans le rapport 2017-2018, une petite part (8 %) des déchets non dangereux générés et éliminés par les entreprises contractantes actives sur les sites du CERN a été intégrée aux données de 2020. Le CERN s’efforce d’accroître en permanence la traçabilité des déchets éliminés par les entreprises contractantes.

GESTION DES DÉCHETS CONVENTIONELS

Le CERN dispose d’un système centralisé de gestion des déchets permettant de gérer la collecte et le transport de tous les déchets conventionnels. Celui-ci vise à garantir une gestion sécurisée et appropriée, sans risque inacceptable pour les personnes ou l’environnement. Il comprend également un inventaire des déchets qui quittent le CERN, assurant la traçabilité des filières d’élimination. En 2019 et 2020, le CERN a généré et éliminé respectivement 5 985 et 4 704 tonnes de déchets conventionnels.

Le CERN travaille avec des prestataires de services agréés pour gérer l’élimination des déchets conventionnels autres que métalliques. Les déchets métalliques et électroniques sont triés et vendus à des fins de recyclage. Les déchets dangereux sont temporairement stockés dans une zone tampon où ils sont collectés chaque semaine.

Plus de 70 % des déchets de l’Organisation sont non dangereux. En 2019, afin d’améliorer le taux de recyclage des déchets non dangereux, le CERN a lancé un projet pilote dans plusieurs bâtiments : des bacs de tri du papier, du PET et des déchets ménagers ont été installés à la place des poubelles individuelles. Il a également commencé à remplacer dans ses restaurants les produits en plastique à usage unique par des produits réutilisables. Les effets de ces projets ont été difficiles à mesurer en raison de la pandémie de COVID-19 et des mesures prises par le Laboratoire pour limiter le nombre de personnes sur le domaine.

Le CERN s’efforce d’améliorer son taux de recyclage des déchets non dangereux. En 2020, ce taux était de 59 %, contre 56 % en 2018 et 57 % en 2019. Ce progrès est notamment dû à l’instauration en 2020 d’un tri plus minutieux des déchets ménagers par le prestataire de services du CERN, conformément aux objectifs fixés par la politique de recyclage du canton de Genève. Il convient de noter que la pandémie a également eu un impact sur les déchets produits et éliminés par le CERN.

En 2020, le Comité directeur pour la protection de l’environnement du CERN a constitué un groupe de travail sur la gestion des déchets, qui a défini et proposé des plans d’action pour les années à venir. Le groupe s’est intéressé à différentes questions liées aux déchets, telles que la traçabilité, les objectifs de réduction, les taux de valorisation et le renforcement des zones de stockage.

Hazardous waste 2017-2020
DÉCHETS DANGEREUX PAR FILIÈRE D'ÉLIMINATION 2017-2020.
Non-hazardous waste 2017-2020
DÉCHETS NON DANGEREUX PAR FILIÈRE D'ÉLIMINATION 2017-2020. Ces données excluent les matériaux excavés lors des travaux de génie civil réalisés en préparation LHC à haute luminosité

TYPE DE DÉCHETS RADIOACTIFS

Les activités scientifiques du CERN génèrent des déchets radioactifs de faible activité, produits par l’interaction entre les faisceaux de particules et les équipements présents à l’intérieur du complexe d’accélérateurs du Laboratoire. Les équipements activés par ce processus sont traités comme des déchets radioactifs à la fin de leur cycle de vie.

Il s’agit, par exemple, d’éléments en métal, de câbles et de filtres de ventilation, ainsi que de déchets provenant de travaux de maintenance et d’amélioration, tels que des gants et des combinaisons.

GESTION DES DÉCHETS RADIOACTIFS

La gestion des déchets radioactifs a toujours été une priorité pour le CERN. Elle est régie par l’accord tripartite relatif à la protection contre les rayonnements ionisants et la sûreté des installations du CERN, signé avec les autorités des États hôtes (voir Approche managériale).

L’Organisation limite le plus possible la production de matériaux activés, en agissant lors de la conception, de l’exploitation et de la mise hors service des accélérateurs, des expériences et des autres équipements. Elle limite la production de déchets radioactifs en recyclant et en réutilisant les matériaux activés. Les éléments de blindage activés sont un bon exemple de réutilisation. Par exemple, en 2019, 3 255 tonnes de structures d’acier et de blocs de fonte et de béton ont été réutilisées (1 060 tonnes en 2020).

Les déchets radioactifs sont classés puis traités dans une installation spéciale où ils sont démontés, triés, compressés et emballés conformément aux normes. Ils sont éliminés via les filières agréées suisses et françaises, et le Laboratoire rend régulièrement compte de ces opérations aux autorités des États hôtes. Avant d’être éliminés, les déchets radioactifs sont stockés temporairement dans une zone sécurisée.

Le CERN s’efforce de réduire au maximum les volumes en optant systématiquement pour la libération conditionnelle prévue par l’ordonnance suisse sur la radioprotection (ORaP). Les déchets dont il est démontré qu’ils ne relèvent plus de la catégorie « radioactifs » sont traités comme des déchets conventionnels traçables.

En 2019 et 2020, le CERN a produit respectivement 641 et 202 tonnes de déchets radioactifs, et en a éliminé 1 472 et 358 tonnes. Pendant cette période, marquée par le deuxième long arrêt (LS2) du complexe d’accélérateurs du CERN, les équipements arrivés en fin de vie ont été démontés. C’est la raison pour laquelle des déchets radioactifs ont été produits en plus grande quantité durant le LS2 que lors des périodes d’exploitation.

Pour aller plus loin


David Widegren, responsable du groupe Gestion de l’information au sein du département Ingénierie.

— Qu'est-ce que TREC ?

DW: TREC, acronyme de Traceability of Radioactive Equipment at CERN, est une application informatique principalement utilisée pour la traçabilité et la gestion des équipements potentiellement radioactifs au Laboratoire. Elle est basée sur notre plateforme centrale de gestion des ressources, ce qui permet d’éviter les doublons dans nos divers systèmes informatiques et d’intégrer la traçabilité au cycle de vie de nos bien matériels.

— Cet outil est-il appelé à évoluer ?

DW: À l’origine simple outil de traçabilité, TREC est devenue une application intégrant des flux de travail. En outre, l’outil a évolué pour englober d’autres processus liés à la sécurité et à l’environnement. Par exemple, nous prévoyons une extension de l’application afin de prendre en charge et de formaliser les processus de rejet d’eau.

Encore plus

Les questions relatives au présent rapport peuvent être adressées à : environment.report@cern.ch.

Gestion de l'eau en tant que ressource
Explorer le CERN et l'environnement (Quitter le site du rapport)
Acutalités sur la protection de l'environnement au CERN (Quitter le site du rapport)