L’eau est essentielle aux systèmes de refroidissement des installations scientifiques du CERN ; assurer une gestion responsable de l’eau est primordial pour le Laboratoire.


PRÉLÈVEMENT ET CONSOMMATION D'EAU

Les activités industrielles du CERN représentent environ 75 % de la consommation d’eau de l’Organisation pendant les périodes d’arrêt des accélérateurs. Les 25 % restants sont utilisés à des fins sanitaires.

En 2019 et 2020, le CERN a consommé respectivement 2 006 et 1 941 mégalitres (ML) d’eau. L’eau est principalement utilisée pour alimenter les différents systèmes de refroidissement et pour l’assainissement. Pendant le deuxième long arrêt du LHC (LS2), la quantité d’eau nécessaire a été de 47 % inférieure à celle des années d’exploitation. À partir de 2021, avec le redémarrage de la physique, l’utilisation d’eau pour le refroidissement des installations augmentera progressivement. Le CERN a considérablement réduit sa consommation d’eau, passant de 15 000 ML en 2000 à 3 477 ML en 2018. Pour ce faire, il a notamment remplacé les circuits hydrauliques ouverts de ses tours de refroidissement par des circuits semi-ouverts ou fermés.

Toute l’eau fournie au CERN est potable. Elle est, soit utilisée telle quelle, soit déminéralisée. Les Services industriels de Genève (SIG) fournissent la majeure partie de l’eau du CERN, qui provient du lac Léman. Environ 1 % vient du Pays de Gex, en France, zone en situation de stress hydrique. Cette eau, fournie par la Régie des Eaux gessiennes, est principalement issue des nappes phréatiques.

Water consumption 2000-2020
CONSOMMATION D’EAU DU CERN 2000-2020.

 

REJET D'EAU

Une fraction de l’eau des tours de refroidissement est évaporée pour refroidir les accélérateurs. Une autre fraction est évacuée sous forme d’effluents contenant des résidus de produits utilisés pour éviter l’entartrage, la corrosion et la propagation de bactéries, notamment les légionelles. Le CERN met en œuvre un programme visant à améliorer la qualité des eaux qu’il rejette dans les cours d’eau avoisinants, dont certains, du fait de leur petite taille, sont très sensibles (le Nant d’Avril, le Lion, affluent de l’Allondon, et l’Allondon lui-même, qui reçoit environ 80 % de l’eau rejetée). Ce programme s’achèvera lors du prochain long arrêt. Les eaux du réseau d’assainissement du CERN sont, elles, rejetées dans les stations locales de traitement des eaux usées.

Le Laboratoire rejette également dans les cours d’eau avoisinants les eaux d’infiltration, pompées dans les zones de tunnels souterrains, ainsi que les ruissellements d’eau de pluie. C’est la raison pour laquelle la quantité d’eau rejetée, qui varie d’une année à l’autre et selon les sites, est supérieure aux prélèvements indiqués par les fournisseurs.

Water withdrawal and release 2019-2020
QUANTITÉ TOTALE D'EAU PRÉLEVÉE ET D'EAU REJETÉE 2019-2020.

 

GESTION DE L'EAU

Le CERN s’est engagé à limiter à moins de 5 % la hausse de sa consommation d’eau d’ici à fin 2024 (année de référence : 2018), malgré un besoin croissant pour refroidir ses installations améliorées. Les objectifs à plus long terme seront définis dans les futurs rapports. L’Organisation s’est également engagée à optimiser les aspects qualitatif et quantitatif de ses effluents et à respecter entièrement les exigences techniques définies dans la réglementation des États hôtes. Elle a élaboré un programme à long terme pour réduire encore la concentration de produits chimiques présents dans les effluents qu’elle rejette dans les cours d’eau.

Le CERN prélève régulièrement des échantillons dans les cours d’eau environnants afin d’évaluer son impact, et rend compte tous les trimestres de son programme de surveillance aux autorités des États hôtes. Des plans d’intervention en cas d’incident sont prévus dans le cadre de la préparation du CERN aux situations d’urgence. Le Laboratoire a instauré des procédures de limitation des conséquences et d’alerte des autorités des États hôtes et des services d’urgence compétents.

Dans le cadre du Comité tripartite sur l’environnement, le CERN a des échanges réguliers avec les États hôtes sur la question de la protection de l’eau. Ce Comité fonde ses discussions et recommandations sur les résultats du programme de surveillance, qui a récemment été renforcé. Durant la période couverte par ce rapport, le CERN n’a connu aucun incident dommageable pour l’environnement passible d’une sanction, financière ou autre (voir Conformité environnementale).

Pendant cette période, le Laboratoire a créé sur le site de Meyrin une nouvelle station pour l’eau déminéralisée, permettant d’améliorer l’évaporation, de limiter la consommation et de réduire l’utilisation de produits chimiques dans les tours de refroidissement. En outre, les canalisations ont été remplacées pour optimiser la distribution de l’eau.

Charter for Nant d'AvrilRevitalisation du Nant d’Avril

En 2020, le CERN a cosigné une charte élaborée par WWF Genève pour revitaliser le Nant d’Avril, deuxième principal affluent du Rhône dans le bassin genevois. Ce projet, mené jusqu’en 2033 et réunissant les principaux acteurs du bassin du Nant d’Avril, vise à améliorer la qualité de l’eau et la biodiversité tout le long du cours d’eau. Le CERN a mené des études approfondies en vue de la construction de bassins de rétention sur le site de Meyrin pour les effluents rejetés dans le Nant d’Avril.

Le CERN a fixé des objectifs concernant la qualité des effluents rejetés dans le Nant d’Avril, dans le cadre du plan régional d’évacuation des eaux (PREE), établi par le canton de Genève. Ces objectifs ont connu des progrès notables lors du LS2. En particulier, le Laboratoire a amélioré ses principales tours de refroidissement sur le site de Meyrin. Il s’agissait de remplacer les anciens systèmes et d’accroître la capacité, ainsi que de limiter la consommation d’eau et l’impact des rejets. L’acier inoxydable a été privilégié, au lieu du cuivre et d’autres matériaux potentiellement problématiques, notamment en ce qui concerne les légionelles. La mise à niveau des tours de refroidissement restantes sera effectuée avant la fin du prochain long arrêt.

Pour aller plus loin


Michael Poehler, chef de projet pour le nouveau bassin de rétention du CERN.

CERNRetentionBasinPrevessin
Bassin de rétention recevant les eaux de pluie du site de Prévessin du CERN, et permettant la régulation des rejets dans le Lion et la rétention de toute pollution accidentelle.

— Qu'a fait le CERN pour préserver le Lion, un de ses cours d'eau avoisinants ?

À la suite des discussions tenues entre le CERN et les autorités suisses et françaises, dans le cadre du Comité tripartite sur l’environnement, une étude a été menée sur les conditions d’exploitation des réseaux d’eaux pluviales et des ruissellements de surface sur le site de Prévessin. Cette étude a mis en évidence la nécessité de créer deux bassins de rétention en prévention d’une pollution accidentelle.

En 2020, le CERN a construit un bassin de rétention au point BA2 de l’accélérateur SPS. Ce bassin, dont le volume est d’environ 6 000 m3 et qui prend en charge environ 60 % des eaux pluviales du site de Prévessin et du point BA2, permettra de faire baisser la température des eaux rejetées dans le Lion, de faire décanter les matières en suspension présentes dans les eaux rejetées et de retenir tout rejet accidentel de substances potentiellement polluantes.

Encore plus

Les questions relatives au présent rapport peuvent être adressées à : environment.report@cern.ch.

Prévention des accidents environnementaux
Explorer le CERN et l'environnement (Quitter le site du rapport)
Acutalités sur la protection de l'environnement au CERN (Quitter le site du rapport)