Le CERN jouit de privilèges et immunités liés à son statut d’organisation intergouvernementale. Ainsi, il définit et met en œuvre ses propres règles. Concernant la protection de l’environnement, le CERN s’efforce de limiter le plus possible l’impact environnemental de ses activités, dans le respect du cadre juridique de ses États hôtes. L’unité Santé et sécurité au travail et protection de l’environnement (HSE) mène un programme de surveillance environnementale fondé sur des paramètres radiologiques et physicochimiques.
Prévention des accidents environnementaux d'ordre radiologique
Le CERN a mis en place des règles strictes concernant la radioprotection et la sûreté radiologique (voir Rayonnements ionisants). À ce jour, il n’a été rapporté aucun accident environnemental d’ordre radiologique dû au CERN.
Prévention des accidents environnementaux conventionnels
Le Comité directeur pour la protection de l’environnement du CERN (CEPS) est, avec d'autres entités, responsable du suivi de tous les incidents, accidents évités de justesse et mesures correctives dans le domaine environnemental, ainsi que de la mise en place de mesures de prévention des accidents environnementaux.
En 2019 et 2020, le CERN n’a connu aucun incident de pollution conventionnel passible d’une sanction, financière ou autre. En 2020, le bassin de rétention construit près du site de Prévessin a démontré son efficacité, puisqu’il a détecté et évité une pollution accidentelle mineure aux hydrocarbures qui aurait pu toucher la rivière voisine, le Lion.
GESTION DES SUBSTANCES DANGEREUSES
Le CERN a créé un cadre réglementaire régissant l’utilisation des substances dangereuses susceptibles de polluer le sol et l’eau. Des mesures environnementales spécifiques ont été prises conformément aux réglementations suisse et française applicables.
Le groupe de travail PoLiChem, dont le mandat s’est achevé fin 2018, a recommandé le déploiement de mesures à l’échelle du CERN, surveillées par le CEPS, pour réduire le risque de pollution. Le CERN a déjà financé et mis en œuvre une partie des mesures d’atténuation des risques proposées, telles que le démontage des équipements obsolètes, la construction d’un bassin de rétention (voir Eau et effluents) et le remplacement d’un vieux réservoir de carburant.
En 2020, le CERN a démonté le vieux réservoir de carburant qui représentait un risque élevé et l’a remplacé par un générateur diesel moderne. Le projet a consisté à décontaminer le réservoir, gérer les déchets, installer un réservoir temporaire pour assurer la continuité de l’activité, et concevoir une nouvelle zone de remplissage et de vidange, ainsi qu’un réseau d’égouts pour protéger l’environnement aquatique.
GESTION DE L'HÉLIUM DE QUALITÉ SUPÉRIEURE
Le Grand collisionneur de hadrons (LHC) est le plus grand système cryogénique du monde et l’un des endroits les plus froids sur Terre. Les principaux aimants du LHC fonctionnent à une température de 1,9 K (-271,3 °C), plus froide que celle de l’espace, qui est de 2,7 K (-270,5 °C). Le système cryogénique du LHC nécessite environ 130 tonnes d’hélium pour maintenir la température des aimants à 1,9 K.
L’hélium, dérivé de la production de gaz naturel, n’a pas d’effet de serre. Il est livré au CERN principalement à l’état liquide, dans des conteneurs ISO isolés thermiquement, par des fournisseurs de gaz industriel de premier plan en Europe.
Fin 2020, le stock total d’hélium de l’Organisation était de 175 tonnes, majoritairement utilisées pour refroidir les aimants supraconducteurs du LHC.
Dès le lancement du LHC en 2008, le CERN s’est efforcé de réduire ses besoins en hélium (limitation des pertes lors des exploitations et amélioration du conditionnement des équipements). Les pertes opérationnelles annuelles sont passées de 30 % à 10 % du stock d’hélium du LHC. Cet effort a été initié pendant la première période d’exploitation du LHC (2008-2013) et le niveau a été stabilisé pendant la deuxième période (2015-2019).
Réduire les besoins en hélium au redémarrage du LHC après un long arrêt est également une priorité. Alors que la phase de redémarrage après le premier long arrêt (2013-2014) a consommé 21 % du stock d’hélium du LHC, le CERN a réussi à réduire de moitié cette consommation pour la ramener à 11 % lors du redémarrage qui a suivi le deuxième long arrêt.
Le CERN s’est d’abord concentré sur la réduction des pertes d’hélium liées au LHC, qui représentent 75 % du stock total d’hélium du Laboratoire. Au vu des bons résultats obtenus, il a également instauré une surveillance étroite du stock d’hélium pour les applications non liées au LHC, y compris pour les bancs d’essai et les expériences.
Pour aller plus loin
Sabrina Schadegg, du groupe Protection de l’environnement du CERN, a participé à la création du registre des produits chimiques du CERN pour l’environnement, la santé et la sécurité (CERES).
— Qu'est-ce que CERES ?
SS: CERES est un nouvel outil web pour la sécurité chimique que l’Organisation a instauré en 2020. Il offre un aperçu de tous les produits chimiques liquides, solides et gazeux présents sur les sites du CERN. On y trouve des informations de sécurité, l’emplacement précis des produits chimiques, ainsi que des données sur les évaluations des risques chimiques et environnementaux et les mesures d’atténuation mises en place.
— Comment fonctionne-t-il ?
SS: CERES comporte une carte très utile au Service de Secours et du Feu du CERN lorsqu’il doit intervenir en urgence. Cette fonctionnalité permet également d’évaluer les risques à l’intérieur d’un bâtiment ou d’une zone. Le groupe Protection de l’environnement utilise CERES pour identifier les activités et les zones sensibles sur les sites du CERN et mieux interagir avec les départements, afin d’améliorer les mesures de prévention de la pollution.
Encore plus
Les questions relatives au présent rapport peuvent être adressées à : environment.report@cern.ch.