L’approche du CERN en matière de préservation de la biodiversité repose sur un entretien minimaliste, consistant à peu arroser et à utiliser le moins possible d’engrais et de produits chimiques. Les forêts du Pays de Gex (France) sont une importante ressource locale. Celles situées sur le domaine du CERN sont gérées conjointement avec l’Office national français des forêts (ONF).

En 2020, le CERN a découvert une nouvelle espèce d’orchidée sur ses sites, la Spiranthe d’automne, portant le total à 16. Il possède la plus grande variété d’orchidées du bassin genevois. L’une d’entre elles, l’orchis bouffon, est considérée comme quasi menacée selon la Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Onze figurent sur la liste de conservation helvétique, comme l’illustre le graphique.

Gérer l’impact des activités du CERN sur l’environnement et le paysage de la région est d’une importance capitale pour l’Organisation. En 2015, le CERN a élaboré un plan directeur sur 15 ans, cadre stratégique pour le développement de son domaine, fixant des objectifs à court, moyen et long termes axés sur l’aménagement du territoire, la mobilité, l’environnement et le paysage. Ce document, en cours de révision, intègre des principes et des normes favorables à la biodiversité dans la planification et la mise en œuvre des installations du CERN (projets de création et de rénovation). Des mesures sont instaurées, non seulement pour préserver le patrimoine naturel du CERN, mais aussi pour renforcer la biodiversité sur les terres gérées par le Laboratoire.

En 2020, le Comité directeur pour la protection de l’environnement du CERN (CEPS) a créé un groupe de travail sur la biodiversité afin de définir des actions à mener pour atteindre quatre objectifs : conserver et protéger les espaces naturels sur le domaine ; développer la biodiversité dans les zones clôturées et non clôturées ; intégrer la protection de la biodiversité à tout nouveau projet de développement sur le domaine, et définir des indicateurs de surveillance de la biodiversité au CERN.

Le CERN a cosigné une charte élaborée par WWF Genève pour la revitalisation du Nant d’Avril. En plus d’améliorer la qualité de l’eau de ce cours d'eau, le projet permettra d’enrichir la biodiversité sur l’ensemble du bassin versant. Il prévoit également la construction de berges naturelles pour favoriser la recolonisation par certaines espèces (voir Eau et effluents).

Mathieu Fontaine, chef du Service des espaces verts et de la biodiversité du CERN.

— Quel est l'avenir des espaces verts du CERN ?

MF: Les idées et les rêves ne manquent pas pour améliorer la biodiversité au CERN. Par exemple, planter de nouveaux arbres et mettre en place une procédure de compensation pour chaque arbre abattu sur les parties suisse et française du domaine. Le CERN est un pionnier en matière de physique et de technologie, et nous aimerions faire figure d’exemple pour ce qui est de la gestion responsable des terres dans la région, et appliquer les mêmes principes pour gérer les zones clôturées et non clôturées, qui comprennent des terrains boisés et agricoles loués à des agriculteurs. Ma mission consiste aussi à informer et sensibiliser mes collègues et nos voisins aux efforts déployés par le CERN pour la protection de la biodiversité.

Les questions relatives au présent rapport peuvent être adressées à : environment.report@cern.ch.