Dans le passé, la majorité des sites du CERN se trouvaient en zone rurale, mais leurs abords se sont progressivement urbanisés. Afin de limiter les nuisances sonores pour ses voisins directs, notamment pendant l’exploitation des accélérateurs, l’Organisation a mis en place des mesures de réduction du bruit, telles que des barrières antibruit et des silencieux.

La majeure partie des installations de surface du CERN se trouvent en France ; en 2019, le Laboratoire a publié une politique de réduction du bruit et une stratégie de mise en œuvre, établies en accord avec les autorités françaises. Cette politique, élaborée sur la base des mesures de 2018, inclut des solutions tant préventives que correctives. Le CERN s’est engagé à limiter le bruit à ses abords à 70 dB(A) la journée et 60 dB(A) la nuit, respectant ainsi les normes françaises pour les sites industriels. Aux abords de la majorité des sites du CERN, le niveau sonore de nuit est équivalent ou inférieur à 45 dB(A). La politique est en cours d’actualisation, afin de mieux évaluer l’impact de projets multiples sur un même site.

Des mesures ont été prises, en particulier pour réduire le bruit émis par l’équipement cryogénique, crucial pour le refroidissement du Grand collisionneur de hadrons (LHC), mais pouvant s’avérer bruyant pour ses plus proches voisins. Afin de limiter ces nuisances, deux silencieux ont été installés au niveau de la cheminée des installations cryogéniques, au point 2, en France, avant le lancement de l’opération de refroidissement. Une évaluation de l’efficacité des silencieux a été menée, montrant que le niveau de bruit à cet endroit était bien inférieur au bruit ambiant d’autres équipements du CERN.

Chaque année, le CERN procède à des mesures du bruit aux abords de ses sites. Elles sont réalisées pendant la journée, la nuit et le week-end sur près de 200 points, et les résultats sont comparés aux données de 2018. Durant la période couverte par ce rapport (2019-2020), des non-conformités occasionnelles, dues à des activités de maintenance et de consolidation, ont été détectées et corrigées.

Le CERN envisage en outre d’adopter un système de mesures en temps réel, permettant d’intervenir rapidement si besoin.

Jordan Minier, expert en acoustique, est chargé depuis 2020 d’assurer la mise en œuvre de la politique de gestion du bruit du CERN.

— Quelle est l'approche du CERN en matière de contrôle du bruit ?

JM: En plus de réaliser des mesures de routine pour évaluer l’impact des installations existantes, le CERN a élaboré un solide processus d’évaluation du bruit pour chaque nouveau projet ou équipement.

Pendant la phase de conception, nous utilisons des modèles 3D pour prévoir le niveau sonore du projet. La modélisation 3D s’appuie sur des données des bâtiments actuels du CERN, des récepteurs sensibles et des sources de bruit. Ainsi, nous pouvons prévoir les niveaux sonores aux abords des sites et sur le lieu de chaque récepteur. La caractérisation du bruit et la modélisation 3D sont également utilisées pour la mise en œuvre de mesures d’atténuation au niveau des bâtiments existants. Tous les calculs effectués respectent la norme ISO 9613.

À partir des résultats de la modélisation 3D, le CERN élabore des mesures d’atténuation et adapte la conception pour que le niveau sonore reste en deçà de la limite fixée dans la politique de réduction du bruit.

Les questions relatives au présent rapport peuvent être adressées à : environment.report@cern.ch.