LE CERN, MODÈLE D’UNE RECHERCHE RESPECTUEUSE DE L’ENVIRONNEMENT
Sur les 626 ha de forêts, de prairies, de terres agricoles et d’espaces de loisir dont dispose le CERN, 211 ha sont réservés à la recherche fondamentale. Le CERN fait ainsi partie intégrante de son environnement et prend cette responsabilité très au sérieux, non seulement sur ses sites, mais également au-delà.
Ces dernières années, le CERN s’est imposé comme un modèle d'excellence en matière de recherche, mais aussi de technologie, de formation, d’enseignement et de collaboration scientifique internationale. Aujourd’hui plus que jamais, les porte-drapeaux de la science doivent démontrer leur utilité, leur engagement et leur intégration dans la société. C’est pourquoi j’ai le plaisir de vous présenter le premier rapport du CERN sur l’environnement.
Au CERN, l’excellence est notre mot d’ordre, qu’il s’agisse de concevoir, construire et faire fonctionner des accélérateurs et des détecteurs de particules uniques au monde, ou d’adopter des politiques modernes aussi bien dans le domaine des ressources humaines que de la protection de l’environnement. L’Organisation s'efforce de tenir compte de considérations environnementales pour la définition de ses programmes. Avec la prise de conscience écologique des dernières décennies, nous nous employons à trouver des applications sociétales aux technologies que nous mettons au point, dont certaines peuvent agir pour la protection de l’environnement. Les grandes installations supraconductrices du LHC, par exemple, permettent de tester des technologies qui pourraient à l’avenir améliorer l'efficacité des réseaux de distribution d’électricité. Ces dernières années, nous avons investi d’importantes ressources financières et humaines pour limiter l’impact de nos installations sur l’environnement et favoriser un développement technologique pour des applications environnementales.
Ce rapport présente plusieurs indicateurs environnementaux que nous considérons, après consultation de parties prenantes internes et externes, comme les plus importants au CERN, ainsi que leur situation actuelle et des objectifs ambitieux mais réalistes pour chacun d’eux. Le Laboratoire doit être le modèle d’une recherche respectueuse de l’environnement. Aussi ce rapport est-il capital, non seulement à des fins de transparence, mais également pour nous aider à atteindre ces objectifs.
Fabiola Gianotti, directrice générale
DES STRUCTURES EFFICACES POUR LA GESTION DE L’ENVIRONNEMENT
Les accélérateurs et détecteurs de particules du CERN ont des effets positifs pour la société, sur le plan de la connaissance, de l'innovation, de la formation et de la collaboration internationale. Mais ils consomment également beaucoup d’énergie et ont une empreinte écologique par bien des aspects. C'est un fait indéniable et le CERN en a toujours tenu compte dans la conception de ses installations. Ainsi, lors de la conception, dans les années 1990, de notre projet phare, le Grand collisionneur de hadrons (LHC), la destruction de l’ozone était une préoccupation majeure. Pour les détecteurs du LHC, nous avons donc choisi des mélanges de gaz inoffensifs pour la couche d’ozone. Aujourd’hui, les priorités environnementales ont évolué et nous devons nous adapter. Le CERN a ainsi mis sur pied différents organes pour gérer son empreinte écologique.
Parmi ces organes, on citera notamment le Comité directeur pour la protection de l’environnement du CERN (CEPS) et le Comité pour la gestion de l’énergie (EMP). Le CEPS est chargé d’étudier et de hiérarchiser les actions environnementales, et, après approbation par la Direction, de mettre en œuvre des mesures concrètes. L’EMP étudie notre consommation d'énergie et définit de quelle manière la réduire. Ensemble, ces comités permettent au CERN de protéger son environnement. Le présent rapport s’appuie en grande partie sur leurs travaux.
À l'extérieur du Laboratoire, nous collaborons étroitement avec les organes de régulation de nos deux États hôtes, avec lesquels nous avons signé des accords tripartites dans le domaine de la radioprotection et de l'environnement. Le CERN a aussi participé à la mise sur pied d’une série d’ateliers sur l’énergie pour une science durable, qui visent à développer une culture de l’énergie et une prise de conscience environnementale dans les infrastructures de recherche.
Frédérick Bordry, directeur des accélérateurs et de la technologie
UNE POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE SOLIDE
L’unité Santé et sécurité au travail et protection de l’environnement (HSE) du CERN surveille l’empreinte écologique de l’Organisation et prône de bonnes pratiques pour la réduire. Elle est également responsable de la radioprotection, de la surveillance de la santé et de la sécurité au travail, et du Service de Secours et du Feu. Elle est enfin garante de la Politique de Sécurité du CERN, document de référence de l’Organisation pour les questions de santé, de sécurité et de protection de l’environnement, et elle assure la présidence du Comité directeur pour la protection de l’environnement du CERN.
La Politique de Sécurité vise explicitement à limiter l'impact des activités du CERN sur l’environnement, prévoit la collaboration avec les autorités des États hôtes pour la protection de l’environnement, et charge le directeur général de sa mise en œuvre, avec l’aide de l’unité HSE. Elle souligne l’engagement de la Direction du CERN et pose des bases solides pour la protection de l’environnement au CERN.
Doris Forkel-Wirth, chef de l’unité Santé et sécurité au travail et protection de l’environnement
LE CERN ET LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
En tant qu’organisation intergouvernementale fondée sous l’égide de l’UNESCO, le CERN jouit d’une relation privilégiée avec les Nations Unies. Il est d’ailleurs pleinement engagé dans le programme de développement durable de l’ONU, notamment en ce qui concerne ses objectifs de développement durable (ODD).
Au fil des ans, l’approche multilatérale en faveur du développement durable a sensiblement amélioré la vie de milliards de personnes ; les 17 ODD ont la même ambition. Allant de l’élimination de la pauvreté et de la faim à la promotion de la paix et de la justice grâce à des institutions efficaces, ces objectifs se subdivisent en 169 sous-objectifs.
Le CERN participe à la réalisation de plusieurs d'entre eux. Des techniques dérivées des technologies du CERN contribuent à la santé et au bien-être (objectif 3). Le CERN joue un rôle précieux dans l’éducation et encourage la relève dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie ou des mathématiques (objectif 4). Il promeut l’innovation (objectif 9) dans plusieurs domaines, dont certains concourent à la protection de l’environnement. L’objectif 16, qui vise à promouvoir l'avènement de sociétés pacifiques et inclusives, est non seulement inscrit dans nos gènes, mais également dans notre convention constitutive. L'objectif 17 vise à revitaliser le partenariat mondial pour le développement durable. Le CERN est un modèle de coopération scientifique internationale, inspirant et guidant la collaboration internationale
Charlotte Warakaulle, directrice des relations internationales
Encore plus
Les questions relatives au présent rapport peuvent être adressées à : Environment.report@cern.ch.