CLASSIFICATION DES DÉCHETS DU CERN EN FONCTION DE LEUR FILIÈRE D’ÉLIMINATION. Les données quantitatives et mles informations concernant les filières d’élimination pour les déchets radioactifs proviennent du CERN. Les données sur les filières d’élimination des autres déchets proviennent d’entreprises engagées par le CERN pour l’élimination de ses déchets. |
La stratégie de gestion des déchets du CERN s’inspire des cadres réglementaires européen, français et suisse. Elle vise à garantir une gestion sécurisée et appropriée limitant le plus possible un risque humain ou environnemental.
LES DÉCHETS AU CERN
Le CERN élimine 100 % de ses déchets. En 2018, la quantité totale des déchets conventionnels non dangereux éliminés s’élevait à 5 808 tonnes. Il s’agit de déchets industriels, de matériel électrique et électronique (soumis à contrôle selon la réglementation suisse OMoD), d’aluminium, de verre et de PET, de papier et de carton, de déchets biodégradables, de capsules de café et de déchets ménagers. Le CERN a recyclé 56 % de ses déchets non dangereux. Sur l’ensemble de ses déchets éliminés, 81 % étaient des déchets non dangereux. L’élimination des déchets radioactifs est gérée dans le cadre de l’accord tripartite relatif à la protection contre les rayonnements ionisants et la sûreté des installations, signé entre le CERN, la France et la Suisse, et dont la surveillance est assurée par l’ASN (pour la France) et l’OFSP (pour la Suisse).
Les déchets dangereux du CERN comprennent des produits chimiques et leurs contenants, tout matériau contaminé par des substances dangereuses, des cartouches d’encre et des ampoules. Les déchets radioactifs sont également classés comme déchets dangereux. Le CERN applique des procédures spécifiques pour stocker, déplacer et éliminer en toute sécurité les déchets dangereux conventionnels et les déchets radioactifs.
Ce rapport ne tient compte ni des déchets générés et éliminés par les entreprises contractantes travaillant sur le domaine du CERN, ni des équipements en fin de vie repris par le fournisseur. Ils figureront dans un futur rapport.
DÉCHETS RADIOACTIFS
Les activités scientifiques du CERN génèrent des déchets radioactifs de faible activité. Cela concerne principalement de gros éléments en métal, des câbles et des filtres de ventilation, mais aussi des déchets résultant d’opérations, comme des gants, des combinaisons et des papiers. Ils sont récupérés principalement pendant les activités de maintenance ou de consolidation des installations. Le démontage d’installations peut aussi mettre à nu de la terre ou du béton activés aux abords des infrastructures souterraines. Le CERN réutilise autant que possible les matériaux activés, notamment pour des blindages.
Le CERN ne produit aucun déchet radioactif de haute activité. La plupart des déchets radioactifs produits sont faiblement radioactifs et se divisent en trois catégories TTFA (très très faible activité), TFA (très faible activité), et FA-MA (faible et moyenne activités). En 2017, le CERN a produit 524 tonnes de déchets radioactifs (327 en 2018). Ils sont stockés temporairement dans une zone sécurisée spécifique. L’accord tripartite entre le CERN, la France et la Suisse relatif à la protection contre les rayonnements ionisants et la sûreté des installations du CERN prévoit un processus d’élimination spécifique.
GESTION DES DÉCHETS NON RADIOACTIFS
Le Laboratoire dispose d’un système de gestion des déchets centralisé pour collecter et transporter les déchets non radioactifs en vue d’une élimination appropriée et sécurisée. Les déchets dangereux sont envoyés dans une zone tampon temporaire et ramassés chaque semaine. Les déchets métalliques et électroniques sont triés et vendus. En outre, le CERN mène des projets de réduction des déchets et des campagnes de sensibilisation. Son principal objectif est d'augmenter le taux de recyclage actuel.
Le CERN tient un inventaire de tous les déchets évacués via le système de gestion centralisé, qui assure la traçabilité des filières d’élimination.
GESTION DES DÉCHETS RADIOACTIFS
La gestion des déchets radioactifs a toujours été une priorité du CERN. Aujourd’hui, elle est régie par l’accord tripartite relatif à la protection contre les rayonnements ionisants et la sûreté des installations du CERN. Le processus commence à la conception d’une installation ou d’une expérience et se termine avec le transport des déchets radioactifs vers le site de stockage définitif. La production de déchets radioactifs peut être réduite en limitant, recyclant et réutilisant les matériaux activés.
Au CERN, une équipe de radioprotection spécialisée se charge de la gestion des déchets radioactifs. Elle reçoit régulièrement des déchets, particulièrement pendant les périodes de maintenance. Une fois les déchets reçus et classés, elle les traite dans une installation de pointe où ils sont démontés, triés, compressés et conditionnés selon les critères des filières d’élimination.
Les déchets radioactifs du CERN sont éliminés, en vertu de l’accord tripartite, par le biais des filières des États hôtes, le but étant d’optimiser leur élimination tout en garantissant une répartition équitable entre la France et la Suisse. En Suisse, le Laboratoire a recours à la possibilité de libération conditionnelle prévue par l’ordonnance suisse sur la radioprotection (ORaP), qui permet de libérer des déchets, en assurant leur traçabilité, dans des filières d’élimination conventionnelles après avoir prouvé qu’ils sont en-dessous des seuils fixés par l’Ordonnance. Chaque année, le CERN fournit aux États hôtes des données sur ses déchets radioactifs. En 2018, il a produit 327 tonnes de déchets radioactifs et en a éliminé 605 tonnes, dont 457 ont été envoyées vers un site de stockage définitif en France (http://andra.fr). En 2017, 438 tonnes de déchets ont été classés comme n’étant plus radioactifs et ont pu être libérés en Suisse (148 en 2018).
POUR ALLER PLUS LOIN
Une approche préventive novatrice pour les futures installations
L’activation des matériaux est inévitable dans les installations travaillant avec des faisceaux de particules de haute énergie. Il est possible de la réduire en optimisant les paramètres fondamentaux, comme la composition chimique des composants, mais ce n’est pas aisé. Pour réduire l’activation des matériaux et, ainsi, sa production de déchets radioactifs, le CERN a développé un progiciel du nom d’ActiWiz. Intuitif, il permet d’analyser des matériaux en toute simplicité et de choisir ceux qui ont le moins de chances de s’activer. Par rapport à sa première version, le code d’ActiWiz est aujourd’hui plus polyvalent et permet de calculer en détail des inventaires de nucléides, d’évaluer les risques associés et de définir des mesures d’atténuation. ActiWiz a été adopté par plusieurs autres laboratoires de recherche.
ENCORE PLUS
Les questions relatives au présent rapport peuvent être adressées à : Environment.report@cern.ch.