Annual water consumption 2000-2018
 

CONSOMMATION D’EAU ANNUELLE DU CERN DE 2000 À 2018. D’après des données des Services industriels de Genève et de la Régie des Eaux Gessiennes.

L'eau est essentielle aux systèmes de refroidissement du complexe d’accélérateurs du CERN. Une fraction de l’eau des 21 tours de refroidissement est évaporée pour refroidir les accélérateurs. Une autre fraction est évacuée sous forme d’effluents, qui peuvent contenir des résidus de produits utilisés pour éviter l’entartrage, la corrosion et la propagation de bactéries, notamment les légionelles. Le CERN surveille en continu la qualité des effluents et a instauré des mesures d’atténuation en cas d’incident, ainsi qu’une procédure d’alerte des autorités des États hôtes. Pour garantir une gestion de l’eau responsable, il applique un programme à long terme visant à réduire la concentration de produits chimiques dans ses effluents. En outre, il s’engage à limiter à 5 % la hausse de sa consommation d’eau d’ici à fin 2024, malgré un besoin croissant pour refroidir ses installations améliorées. Les objectifs à plus long terme seront définis dans les futurs rapports.

PRÉLÈVEMENT ET REJET D’EAU

Water withdrawal and discharge 2017-2018  

QUANTITÉ TOTALE D’EAU PRÉLEVÉE ET D’EAU REJETÉE EN 2017 ET 2018. Les données concernant l’eau puisée proviennent des Services Industriels de Genève et de la Régie des Eaux Gessiennes. Celles sur l’eau rejetée dans les cours d’eau sont mesurées sur site. Les données sur les stations de traitement des eaux usées proviennent des États hôtes.

 

En 2018, le CERN a consommé 3 477 mégalitres (ML) d’eau. Toute l'eau alimentée au CERN est potable, une partie étant transformée en eau déminéralisée. 99% de l’eau provient du lac Léman, et est fournie par les Services Industriels de Genève. Moins de 1 % vient du Pays de Gex (France), zone en situation de stress hydrique, et est fourni par la Régie des Eaux Gessiennes. Cette eau vient principalement des nappes phréatiques.

Environ 80 % de l’eau du CERN sert aux activités industrielles, notamment au refroidissement des accélérateurs ; les 20 % restants sont utilisés à des fins sanitaires. Le CERN a considérablement réduit son utilisation d’eau, passant de 15 000 ML en 2000 à 3 477 ML en 2018. Pour ce faire, il a notamment remplacé les circuits hydrauliques ouverts de ses tours de refroidissement par des circuits semi-ouverts ou fermés.

L’Organisation rejette les eaux de pluie, d’infiltration et de refroidissement dans les cours d’eau locaux. Certains sont de faible importance et sensibles à la qualité des effluents reçus, comme le Nant d'Avril, le Lion, affluent de l'Allondon, et l'Allondon. Le CERN les garde sous surveillance, tout comme les États hôtes. Toute non-conformité aux réglementations de ces derniers fait rapidement l’objet d’une enquête et de mesures correctives. La majorité des eaux de refroidissement sont rejetées dans le Nant d’Avril.

GESTION DE L’EAU EN TANT QUE RESSOURCE

Au CERN, la gestion de l’eau est surveillée et améliorée en permanence. Réduire la consommation d’eau est la priorité absolue, suivie de l’optimisation sur les plans qualitatif et quantitatif des effluents rejetés dans les cours d’eau. Le CERN a souscrit au plan régional d’évacuation des eaux (PREE) pour le Nant d’Avril, établi par le canton de Genève. D’ici à 2025, il entend :

  • recycler l’eau des tours de refroidissement afin de réduire la quantité d’eau relâchée dans le Lion et le Nant d’Avril, et d’améliorer sa qualité ;
  • prévenir la fuite accidentelle de polluants, tels que des hydrocarbures, dans le Lion, en construisant un bassin de rétention à la sortie principale du site de Prévessin. Ce bassin régulera également les ruissellements de surface lors de précipitations. 

Des solutions de rétention sont aussi étudiées pour le site de Meyrin sous l'égide du PREE du Nant d’Avril.

Dans le cadre du Comité tripartite sur l’environnement, le CERN a des échanges réguliers avec les États hôtes sur la question de la protection de l’eau.

Surveillance des eaux rejetées dans les cours d’eau

L’unité HSE a lancé un programme de surveillance de la quantité et de la qualité des effluents et mesure régulièrement les cours d'eau avoisinants afin d'évaluer l’impact environnemental du Laboratoire, lequel informe les États hôtes de la situation tous les trimestres. À la suite d’incidents de pollution dans le Lion par le passé, le programme de surveillance a été renforcé et le CERN n'a connu aucun incident passible d'une sanction, financière ou autre, durant la période couverte par ce rapport (voir Conformité environnementale).

Water release

À GAUCHE. EAU REJETÉE DANS LES PRINCIPAUX COURS D’EAU EN 2018. Le CERN relâche de l’eau dans neuf cours d’eau, dont le Nant d’Avril et l’Allondon (qui reçoivent à eux seuls 83 % du volume total d’eau rejetée dans les cours d’eau).

À DROITE. RÉPARTITION DE L’EAU DU CERN EN FONCTION DE SON ÉVACUATION. Les données relatives à l’évaporation et aux effluents sont mesurées sur site, celles sur l’assainissement sanitaire par les États hôtes. Les ruissellements dus aux précipitations et les eaux d’infiltration ne sont pas pris en compte.

Pour aller plus loin


Serge Deleval, responsable du projet de tour de refroidissement au CERN.

— Quelles solutions le CERN a-t-il adoptées pour améliorer la qualité de l’eau venant des tours de refroidissement ?

SD : La première solution vise à utiliser de l’eau déminéralisée dans les tours de refroidissement, tout en acheminant l’eau rejetée dans le réseau de drainage. La faible concentration en sels de l’eau déminéralisée permet une meilleure évaporation, et limite ainsi notre consommation. L’utilisation de produits chimiques est également réduite, ce qui améliore la qualité des effluents. Cette solution est appliquée sur le site de Meyrin, qui dispose d’un vaste réseau d’approvisionnement en eau déminéralisée.

Deuxièmement, nous recyclons l’eau dans les circuits des tours de refroidissement. Pour réduire la consommation d’eau et le volume d’effluents, nous traitons l’eau et la réintroduisons dans les circuits. Après le processus de traitement, les effluents résiduels sont rejetés dans le réseau d’assainissement au lieu des cours d’eau. Cette solution a été mise en œuvre sur le site de Prévessin fin 2018 pour réduire l’impact du CERN sur le Lion. Pour faire de même avec le Nant d’Avril, elle sera appliquée d’ici à 2025 aux circuits des tours de refroidissement du LHC et du SPS.

Encore plus

Les questions relatives au présent rapport peuvent être adressées à : Environment.report@cern.ch.

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