Variole du singe


La variole du singe est causée par un virus appartenant au même groupe que le virus de la variole. La maladie est généralement présente dans certains pays d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest, où elle est endémique. Toutefois, on observe actuellement des foyers épidémiques de variole du singe dans plusieurs pays où la maladie n’est généralement pas présente, sans lien apparent avec les pays d’endémie. Des enquêtes d’urgence sont en cours pour déterminer l’étendue de sa propagation (1).

Transmission

Transmission interhumaine : une personne infectée peut transmettre la maladie à d’autres personnes de différentes manières. Le virus est présent dans les grosses gouttelettes respiratoires, telles que celles expulsées par le nez quand on rit, tousse ou éternue. Si une personne en bonne santé inhale ces gouttelettes, elle peut contracter la maladie. Cela nécessite en général un contact direct et prolongé, face à face avec une personne malade.

La variole du singe peut également se transmettre lors d’un contact direct avec les lésions cutanées ou les liquides corporels d’une personne infectée ou avec des objets contaminés par le virus, tels que le linge de lit ou les vêtements. « La transmission entre partenaires, en raison des contacts physiques étroits avec les lésions cutanées infectieuses lors des rapports sexuels, semble être le mode de transmission le plus probable » (1).

Avant cette flambée épidémique, la transmission interhumaine était peu fréquente. La maladie peut se transmettre de l’animal à l’être humain en cas de contact direct avec un animal infecté (morsure ou contact avec le sang ou d’autres liquides corporels de l’animal). L’infection peut également se produire si une personne touche les lésions cutanées d’un animal infecté, ce qui arrive parfois lors de la préparation de repas. Dans les pays où la maladie est endémique, les rongeurs et les primates sont porteurs du virus de la variole du singe, mais on pense que tous les mammifères peuvent contracter la maladie.

Symptômes

Habituellement, la maladie se déclare environ 7 à 14 jours après le contact avec le virus de la variole du singe, mais il faut parfois jusqu’à 21 jours. Les premiers symptômes s’apparentent à ceux de la grippe : fièvre, maux de tête, courbatures, mal de dos, gonflement des ganglions lymphatiques, frissons et sensation générale de malaise et d’épuisement. Environ un à trois jours après l’apparition de la fièvre, une éruption cutanée se produit. Elle touche d’abord le visage, puis les bras, les jambes, les mains et les pieds. Toutefois, dans le cas de la flambée épidémique actuelle, l’éruption cutanée peut se produire au niveau des organes génitaux et autour de l’anus. Les lésions cutanées évoluent par étapes avec, dans un premier temps, l’apparition de cloques, puis de pustules, et enfin de croûtes qui finissent par tomber. Le risque infectieux perdure jusqu’à la chute des croûtes (2). La plupart du temps, les personnes infectées guérissent au bout de deux à quatre semaines. Les enfants et les personnes atteintes d’un déficit immunitaire présentent toutefois un risque plus important de développer une forme sévère de la maladie.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur l’analyse biologique d’échantillons de sang et de prélèvements au niveau des lésions cutanées. Généralement, seuls des laboratoires spécialisés peuvent pratiquer des tests de dépistage de la variole du singe.

Isolement : les personnes infectées doivent rester à l’isolement jusqu’à cicatrisation complète des lésions cutanées. Elles doivent éviter tout contact avec des personnes immunodéprimées et des animaux de compagnie. Il est également recommandé de ne pas avoir de rapports sexuels et d’éviter tout contact physique étroit. La plupart des patients peuvent rester chez eux en recevant des soins visant à soulager les symptômes.

Les cas contacts de patients infectés par la variole du singe doivent surveiller l’apparition d’éventuels symptômes pendant les 21 jours suivant le dernier contact avec la personne infectée (3). Certaines autorités recommandent aux cas contact de s’isoler pendant 21 jours.

Vaccination

Il existe des vaccins, mais ils ne sont pas disponibles à grande échelle. La vaccination contre la variole apporte une certaine protection contre la variole du singe.

Prévention

Les personnes ayant été vaccinées contre la variole semblent bénéficier d’une certaine protection contre la variole du singe. Un vaccin plus récent apportant une protection contre la variole et la variole du singe est disponible dans certains cas, notamment pour les personnes susceptibles d’être exposées sur leur lieu de travail, et selon des protocoles stricts.

La prévention consiste à :

  • avoir une bonne hygiène personnelle ;
  • bien se laver les mains régulièrement ;
  • éviter tout contact étroit avec des personnes malades ;
  • éviter de toucher des objets ayant été en contact avec une personne malade.

Dans les zones où la variole du singe est présente chez les animaux, des mesures de protection supplémentaires s’imposent :

  • éviter tout contact avec des animaux sauvages ;
  • éviter de toucher des objets ayant été en contact avec des animaux ;
  • éviter de préparer ou de consommer de la « viande de brousse » (gibier sauvage).

Notes de bas de page/sources (en anglais)

1 - Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, 20 mai 2022
2 - Centre américain de prévention et de contrôle des maladies, 28 septembre 2018

3 - Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, 23 mai 2022